Les légionelles sont des bacilles gram négatifs ubiquitaires des eaux naturelles et artificielles. L’espèce Legionella pneumophila peut être responsable d’une pneumonie mortelle après son inhalation sous forme d’aérosols. Avec les changements climatiques et les activités anthropiques, la problématique Legionella est en augmentation constante depuis 2017 en Europe et est devenue la première cause d’épidémie hydrique aux USA. Une nouvelle directive Européenne (2020/2184 du 16 décembre 2020 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine) a pour objectif d’améliorer la sécurité de l’eau en ajoutant de nouvelles substances ou des substances émergentes à la liste de paramètres contrôlés dont la présence des bactéries Legionella. L’étude présentée ici vise à caractériser, le plus exhaustivement possible, dans le contexte particulier Stéphanois (ancien bassin minier et métallurgique), la ressource en eau potable et l’impact du traitement de potabilisation sur les légionelles et les contaminants métalliques. 4 campagnes par an (février-avril-juin et août) pendant au moins 5 ans. Les prélèvements d’eau sont réalisés par drone aquatique sur 3 zones au milieu du barrage, par préleveur horizontal à 4 hauteurs de la colonne d’eau au niveau du mur du barrage côté prise d’eau vers la station de potabilisation, et directement en entrée et en sortie de station. Pour chaque prélèvement sont analysés en plus des paramètres physico-chimique classiques (T°C eau-air, pH…) : (i) les légionelles (Legiolert, qPCR), (ii) la flore bactérienne totale (culture, CMF, qPCR et séquençage haut débit ARN 16S), (iii) les métaux lourds (ICP-MS). Sur ce poster sont présentés les résultats de 2 campagnes de faisabilité (août 2020 et février 2021) et 3 campagnes (avril, juin et août 2021). Il semble que les éléments métalliques soient à des concentrations stables dans le temps. La flore bactérienne totale varie logiquement en fonction des températures et/ou de la hauteur de prélèvement. Concernant les légionelles, elles sont bien présentes à la ressource (Légiolert et qPCR) entre 104 et 105 CFU/L. En sortie de station, elles sont détectées entre 102 et 103 CFU/L (qPCR) mais jamais par Légiolert. Des prélèvements de sédiments sont aussi réalisés et nous souhaitons ajouter des mesures en bathymétrie pour repérer d’éventuels courant chauds qui pourraient être propices à la circulation des légionelles. Le traitement de toutes ces données par les outils géomatiques permettra de mieux cerner les interactions entre tous les paramètres environnementaux mesurés comme le fond géochimique du bassin versant et les facteurs environnementaux en liens avec la répartition et l’abondance de la flore microbiologique et du pathogène Legionella dans le réseau de distribution stéphanois.